Géorgie, la traversée de la route centrale

Las Vegas sur la mer Noire

Le lendemain, je me risque dans une traversée vigoureuse jusqu’à la mer Noire : 120 kilomètres ! Je laisse Akhaltsikhé, cette Carcassonne géorgienne trop reconstituée. Mon 4X4 projette les galets des gués. Puis la boue. Le sol scarifié. J’avance. C’est lent, maison ne regrette pas., car l’itinéraire se meuble de chalets d’alpages, de ravins, de téléphériques rasant les sapinières. Voici des ponts turcs en dos d’âne. Enfin, la mer Noire, ses marais à roseaux où criaille tout un catalogue d’oiseaux.

Je passe la nuit à Batoumi. Mon appart a la vue sur la plage, qu’on longe en louant scooter, gyropode, rosalie, hélico même…Batoumi mêle les urbanismes : restaurant réplique du Parthénon, fausse tour de Pise, Colisée toisé par des tours vertigineuses aux jardins suspendus liés par des passerelles….Las Vegas sur la mer Noire !

Le jeune Staline y séjourna pur hold-up. Entre la statue de Médée et une horologe digne de Disney, les vieux quartiers conservent l’imaginaire Art déco. La vie nocturne croise Russes enrichis, Arméniens juvéniles, Saoudiennes baguenaudant…Il est temps de regagner Tiflis. Une pause dans la charmeuse Koutaïssi : au-dessus, le monastère de Ghélati ouvre son balcon sur la plaine prospère, et, en ville, entourée de maisons à bas-reliefs, une fontaine dorée a copier les bijoux animaliers de la Colchide d’autrefois. Comme si ce pays perdu voulait être plus visible que les miniatures scintillantes des musées.

 

 

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