Les saveurs du Ventoux
Dominant le Vaucluse, la Drôme et l’Ardèche, le Géant de Provence sait cultiver et valoriser les bons produits.
Favoriser une agriculture respectueuse de l’environnement, vivre et consommer au rythme des saisons, développer les circuits courts : autant de défis que la région du mont Ventoux a décidé de relever. En 2017, le festival Ventoux saveurs a multiplier les randonnées, les rencontres et les manifestations gourmandes. Les agriculteurs, viticulteurs et artisans du massif ont animé le marché du gros bourg de Sault. On y a trinqué avec force charcuteries et caillettes, navigué entre le miel, la confiture, le fromage, le raisin de table ou en bouteille… La nougaterie a ouvert ses portes pour des visites commentées.
Les amateurs d’Halloween ont préparé la soirée en se rendant à Montbrun-les-Bains, classé parmi les plus beaux villages de France. Sa rue principale a croulé sous les courges, les potirons, les courgettes et autres cucrubitacées.
La châtaigneraie ardéchoise n’est pas bien loin avec ses fêtes telle celle de Revest-du-Bion. Et, pour combattre le froid, un Festival des soupes a tourné durant six semaines à travers le pays de Vaison-la-Romaine.
Plutôt chocolat ou piment basque ?
Le Pays basque sait titiller les sens avec des notes à la fois fines et épicées. Les liens entre Bayonne et le chocolat sont aussi étroits que ceux entre la cité basque et le jambon. Ils remontent au XVIIe siècle avec l’arrivée des juifs chassés par l’Inquisition.
Détenteurs du secret du chocolat, ils déclenchent un engouement jamais démenti. Noir, amer et riche en cacao, il est défendu par les huit artisans d’une académie active. Aux classiques Journées du chocolat de l’Ascension s’ajoute un automnal Bayonne fête le chocolat.
Les coquilles de la côte normande
L’automne venu, on fête et on déguste les produits de la mer, à commencer par la saint-jacques, tout au long du littoral du Calvados . Le pecten maximus affectionne la baie de Seine… pour le régal des gourmets qui le plébiscitent toujours plus. Les riverains ne se privent d’ailleurs pas pour les acheter par kilos, les décortiquer et en remplir les congélateurs. Hermaphrodite (les deux glandes constituent le corail), la coquille Saint-Jacques se déplace en claquant ses valves… trop lentement pour échapper aux coquilliers qui la draguent chaque année du 1er octobre au 15 mai. Le sable de la côte de Nacre qui plaît tant aux estivants et qui a permis aux alliés de débarquer sur les plages en 1944 constitue un milieu idéal pour le mollusque.
Port-en-Bessin en est le principal port de pêche. La petite cité maritime se niche dans un creux de falaises, à l’ombre de la tour Vauban. Elle organise la plus animée des 6 fêtes qui ponctuent le littoral du Calvados presque chaque week-end, entre la fin octobre et le début décembre. A chaque fois, les pêcheurs proposent leurs coquilles Label Rouge à des prix imbattables tandis que leurs épouses les accommodent lors de cours de cuisine. Viennent se greffer des visites de bateaux, des concours d’épluchage ainsi que des démonstrations pour fumer le poisson, apprendre les nœuds de marin ou ramender (réparer les mailles des filets).
À Port-en-Bessin, lors du « Goût du large » (l’édition 2017 s’est déroulée les 11 et 12 novembre), on peut aussi admirer de vieux gréements et accéder au bâtiment de la criée, habituellement réservé aux professionnels. De solides gaillards déambulent sur les quais et sur scène, la fête se doublant d’un festival « musique sous les embruns » consacré aux chants et aux danses d’inspiration maritime. Les impatients ont commencé par Ouistreham qui a ouvert la saison (21 et 22 octobre 2017) en invitant des chefs à préparer les meilleures recettes. Viennent ensuite des manifestations classiques à Villers-sur-Mer (c’était les 28 et 29 octobre 2017) et Courseulles-sur-Mer (25 et 26 novembre 2017). Le dernier week-end des fêtes de la coquille Saint-Jacques, les 2 et 3 décembre 2017, laisse le choix entre Grandcamp Maisy, en bordure du Cotentin, et Trouville-sur-Mer à l’autre bout du département.
Quant à ceux qui dédaignent les produits de la mer, ils peuvent aussi déguster et s’amuser, fin octobre à la foir de l’andouille de Vire .
L’arrivée des Beaujolais nouveaux
Le célèbre vin primeur débarque chaque année, le 3e jeudi de novembre. Depuis la veille, l’effervescence gagne toute la région de production, au nord-ouest de Lyon. Direction Beaujeu et ses Sarmentelles !
En cette année 2017 « la belle jolie » rencontre « le beau jolais », c’est du moins ce que représente Jean-Charles de Castelbajac. Le célèbre couturier a créé l’affiche pour l’arrivée des beaujolais nouveaux ; il imagine l’événement comme un grand bal musette où « les sentiments danseraient ensemble ». Cette vision, certes poétique, n’a rien d’incongru tant Beaujeu, le berceau historique de l’appellation, va vibrer cinq jours.
Les Sarmentelles commencent le 3e mercredi de novembre en associant les enfants à un lâcher de ballons. Les adultes prennent le relais avec l’intronisation des nouveaux compagnons dans la confrérie viticole, des dîners-spectacles et un parcours à pied ou en petit train pour comparer les 12 appellations locales (dont 10 prestigieux crus : du Juliénas au Brouilly).
La fébrilité monte lors de la procession aux flambeaux avec les sarments qui brûlent dans les brouettes (d’où les Sarmentelles). Au rythme des fanfares, les milliers de participants, venus parfois de très loin, convergent vers la place de l’Hôtel de Ville. Le décompte commence. Le 12e coup de minuit déclenche la « mise en perce » sous les vivats et les feux d’artifice. Les beaujolais nouveaux peuvent couler à flot dans le monde entier (27 millions de bouteilles dans 110 pays). Le reste de la soirée ne se décrit pas mais se vit dans la convivialité, tout comme le week-end entre animations et dégustations.
Tout au long de l’année, la Maison du terroir beaujolais donne les clés de cette région escarpée dont les coteaux glissent vers la vallée de la Saône, de ses terroirs et du cépage Gamay. Villefranche-sur-Saône, l’agréable capitale locale avec son quartier ancien et sa longue rue Nationale, accueille, outre la traditionnelle mis en perce, un marathon international le 18 novembre. Bien en jambe, on poursuit au pays des Pierres Dorées. Construits en pierre ocre, ses 39 charmants villages comme Oingt, Ternand ou Charnay s’illuminent au moindre rayon de soleil. Il sera alors temps de gagner Tarare où le Beaujolais se fête de façon gourmande avec marché et défilé.
Champignons d’Alsace
Rendez-vous dans le Haut-Rhin, à Eguisheim, pour une bonne fricassée de délices forestiers. Les amateurs convergent chaque dernier week-end d’octobre vers Eguishem…qu’on ne présente plus tant la beauté du village a été montrée.
Moins fréquentée que le marché de Noël, la Fête du champignon met en valeur les richesses du massif forestier des Cinq Châteaux qui, comme le vignoble, n’est qu’à quelques minutes. des sorties accompagnées ainsi qu’une exposition permettront de différencier la trentaine d’espèces comestibles : cèpes, girolles, pieds-de-mouton…
La nouveauté se situera côté marché avec des trufficulteurs alsaciens, histoire deprouver que la truffe ne rime pas qu’avec Périgord !